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Nouvelle collaboratrice de Madeinqueen©, Marie vous propose chaque mois une critique sur un Cd ou un coffret de Queen.
Voici le troisième article concernant cette fois un album de Queen, Innuendo !

 

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Innuendo  sortie : USA : 5 février 1991    RU : 4 février 1991

 

Dénoté-connoté de la pochette :

Un jongleur ayant pour balles des planètes ? des ballons ? Illustration quelque peu étrange pour un album s’appelant Insinuation. Peut-être que ce jongleur illustre le monde en proie à des dirigeants politiques qui font un peu n’importe quoi avec la planète bleue, une vision un peu chaotique en somme vu que le jongleur est assis en plein milieu de planètes Terre, tenant dans son sac banane la Terre. Au dos de l’album, une illustration du même genre, des portées musicales dirigées ds tous les sens, un canon allumé par une main venant de droite, des oreilles encastrées ds des sortes de murs provenant d’1 théâtre. Drôle de choix de pochette d’album,  illustrant sans doute l’état d’esprit des musiciens qui devait être un peu perturbé et inquiet…

Tracklisting :

  1. Innuendo

  2. I’m going slightly mad

  3. Headlong

  4. I can’t live with you

  5. Don’t try so hard

  6. Ride the wild wind

  7. All god’s people

  8. These are the days of our lives

  9. Delilah

10. The hitman

11. Bijou

12. The show must go on

 

L’album s’ouvre avec un titre splendide, du pur Queen période glam-rock en somme. Certainement influencée par Bohemian Rhapsody ou bien par The March of the black Queen, Innuendo comporte des passages avec ruptures rythmiques et de genres, en d’autre termes le tempo peut-être très lent, normal ou rapide, le genre peut être inquiet, agité ou bien, calme. Le roulement de tambour au début du morceau annonce une sorte de déclaration de guerre, puis la rupture rythmique intervient avec le passage hispanisant très calme au début puis agité avec la mélodie genre flamenco. Puis le thème espagnol est repris à la red special. On retrouvera un passage hispanisant du même genre dans I was born to love you de Made in heaven. Puis on revient au même genre qu’au début, pour nous laisser dans un état hésitant entre inquiétude et calme… Le retour aux racines vient de se produire et on l’attendait depuis longtemps, après la période d’éparpillement des eighties, on revient à une période de création artistique et de stabilité… Néanmoins, nous remarquons un changement dans la voix de Freddie, une voix plus nasillarde, et beaucoup plus puissante malgré la maladie qui le ronge petit à petit.

2) I’m going slightly mad peut sembler étrange à la 1ère écoute, le climat est très sombre, la mélodie un peu dissonante, la voix de Freddie un peu fragile, mais la magie est là avec un certain sens de la dérision que l’on retrouvera ds le clip qui illustrera très bien la chanson.

La basse est très discrète, les percussions et la batterie omniprésentes, la guitare est aussi très peu présente sauf au solo de Brian ou le son de la red special est quelque peu déformé faisant un peu penser aux Caraïbes.

Un énorme contraste avec la chanson suivante certainement écrite par Brian 3)Headlong, qui elle est très agitée. Les riffs de guitare sont très présents, les chœurs reprennent leurs droits. Ce morceau est du Queen très heavy avec une légère tendance hard-rock comme dans les seventies. La chanson se finit par des échos de chœurs. Le morceau suivant 4)I can’t live with you est beaucoup moins agité que son remix fait en 1997 pour Queen Rocks. Cette chanson est certainement autobiographique pour Brian qui est en pleine période de divorce, d’ailleurs

il n’y a qu’à traduire le titre ! Le morceau est à tendance Rock, et il est transpercé de riffs de guitare de toute part. Mais Brian réussit quand même à faire chanter sa guitare comme dans tous les autres morceaux. Cette chanson contraste aussi avec la suivante, une sublime ballade nommée Don’t try so hard (n°5), où la voix de Freddie s’exprime pleinement et d’une très jolie façon. Il joue avec la puissance, la fragilité de sa voix dans un style un peu opéra, certainement influencée par les séances d’enregistrement de Barcelona. Cette chanson hésite entre les solos de chant et les solos de guitare, tout ceci dans une ambiance calme et triste à la fois. La conclusion de la chanson est d’ailleurs superbe et émouvante. Puis on passe à Ride the wild wind (n°6) qui est tout le contraire de Don’t try so hard. Cette chanson commence par une introduction vocale accompagnée d’une basse accentuée puis elle s’enchaîne avec un passage très agité dans un tempo très influencée par les… deux roues. La batterie, la basse,

la guitare, le tempo agité, la voix de Freddie qui semble donner des conseils à sa passagère féminine tout en racontant sa vie, auxquels s’ajoute la voix de Roger qui encourage vivement, plus les bruits d’autoroute, tous ces élément réunis font penser à une ballade à moto quelque peu animée, une sorte de cours-poursuite… On enchaîne avec All god’s people (n°7) qui elle fait penser à une sorte de chorale répétant dans un lieu clos, les chœurs sont omniprésents, les aigüs importants, puis tout cela s’arrête avec un passage dans le genre improvisation blues ou Freddie s’amuse comme un fou puis la chanson se termine du même genre que le début de la chanson, avec les programmations rythmiques et quelques notes de guitare.

Puis vient le tour de These are the days of our lives (n°8), sorte de constat des vies de Freddie et des autres musiciens. Cette chanson débute par une intro donnée par les percussions puis enchaîne avec la voix de Freddie qui donne une sorte de tonalité magique et mélancolique, une fois de plus. La chanson se déroule tout le long de cette façon, mélangeant le chant les guitares et les percussions. Elle se clôt par cette phrase dite par Freddie qui deviendra célèbre : I still love you, je vous aime toujours, et très émouvante pour les fans à quelques mois de la mort du chanteur. Freddie avait déjà en quelque sorte prévu ses adieux… Vient ensuite une chanson plus légère et gaie, dédiée au chat de Freddie. Mercury se prend même à miauler, et Brian essaie d’imiter aussi avec sa guitare les miaulements d’un chat. On retrouve bien dans le morceau Delilah (n°9) la dérision, la fantaisie et l’extravagance du groupe, surtout du chanteur. Puis suit The hitman(n°10), qui reprend la même tonalité de synthétiseurs que les autres chansons, seuls changent la voix, les guitares et les percussions. La tonalité est ici très heavy et le rythme très carré en raison du titre (Le tueur à gages), un tueur qui a quand même besoin d’amour. Thème récurant dans les chansons de Queen. On peut penser au film Léon de Luc Besson pour illustrer cette chanson, il la résume très bien. La chanson se clôt par un long riff de Brian accompagné de la batterie très accentuée et agressive de Roger. Puis suit Bijou (n°11), un instrumental d’environ 3 minutes 40 où Brian fait chanter sa guitare de très belle façon, la tonalité est un peu celle que l’on retrouvera dans Made in heaven : dramatique, lente, émouvante et faisant penser à un paysage au bord de l’eau. Puis intervient Freddie qui chante quelques mots au sujet de deux amoureux. Cette chanson fait aussi penser un peu à un instrumental d’opéra. Puis suit l’ultime conclusion de l’album : The show must go on ( n° 12), une phrase devenue célèbre. Du Queen à l’état pur. Une chanson au tempo lent, à la dynamique dramatique, émouvante et un peu heavy sur les bords. Les chœurs font penser à ceux des églises et sont plus puissants que dans I want it all, la voix de Freddie fait une fois de plus des miracles. Le morceau joue sur la tonalité dramatique avec, vers la fin un passage calme mais à apogée dramatique, avec une fois de plus une rupture rythmique. Le clip illustrera toute la période eighties du groupe contenant de très belles images… Queen signera avec ce morceau le testament de Freddie, un constat sur sa vie, mais ce morceau dit aussi de ne pas abandonner, de ne pas avoir peur devant la mort, un morceau qui exprime le courage, la bravoure de Freddie devant sa mort qui approchait à grands pas. Sublime conclusion de l’album qui nous fait pleurer, tellement l’émotion est forte. De plus si l’on pense à Freddie qui était au stade terminale de sa maladie, ce morceau est une prémonition néfaste et sombre des autres musiciens face à l’état de santé de leur ami. The show must go on clôt une partie de deux décennies musicales du groupe. L’autre partie sera close bien évidemment par Made in heaven.

 

Conclusion et remarques sur l’album : Queen a enfin modéré l’usage des synthétiseurs sur cet album, la tendance était celle du retour aux sources. Un album qui joue aussi avec les contrastes frappants de genres, de tempos entre les morceaux, on passe d’une chanson calme à une chanson plus mouvementée, agitée, phénomène se produisant   tout le long de l’album. Exemple flagrant pour l’illustrer : Don’t try so hard et Ride the wild wind. Les chœurs sont aussi à l’honneur dans ce chef-d’œuvre qu’est Innuendo. Ils ont enfin repris la place qui leur était due, et espérons qu’ils ont comblés pleinement les fans. La guitare de Brian rechante enfin et Roger est excellent aux percussions. John est toujours le pivot rythmique qui n’a pas bougé et Freddie a une voix un peu plus nasillarde que sur les albums précédents mais sa voix a atteint un niveau supérieur à ce qu’il avait pu faire dans le passé, la puissance, le coffre, la fragilité, le genre opéra, tout est réuni à la perfection dans cette voix qui sera sa seule consolation du stade terminal de sa maladie. Ce qui est étonnant est que sa maladie ne se reflète pas du tout dans sa voix, elle se reflète dans des chansons telles que These are the days of our lives ou The show must go on. Enfin, on retrouve dans cet album le son caractéristique de Queen : la voix sublime de Freddie, les riffs inimitables de Brian, les chœurs puissants, la dynamique impressionante des chansons qui fait penser à la période Glam de Queen. En conclusion, cet album est un chef-d’œuvre de plus dans la longue et prodigieuse carrière de Queen, j’ai donc baptisé la période 1989-1995, le retour aux sources après l’évasion musicale des années 80, Queen s’était rattrapé avec The works, mais s’était encore éparpillé avec A kind of magic qui contenait quelques bons morceaux quand même. Mais ici, toutes les chansons sont excellentes, elles contiennent quelque chose de particulier, qui faisait le charme du Queen période 70-78. L’album contient donc son lot de ballades romantiques, de ballades rock qui parlent d’amour, et de mini-symphonies genre Bohemian Rhapsody et My fairy King. Innuendo est donc un excellent album à classer dans les meilleurs œuvres de Queen,

album qui sera malheureusement prémonitoire de la fin de carrière de Queen et de la mort de Freddie, des thèmes qui se reflètent énormément dans des chansons telles que The show must go on pour n’en citer qu’une.

 

                                                                                                                                                      MARIE